Capri est une île de la baie de Naples située en face de la péninsule de Sorrente en Italie.
Sur son territoire se trouvent la commune homonyme de Capri et la commune d’Anacapri. Ses dimensions sont de six kilomètres de long sur trois de large. L’étymologie du nom de Capri remonte aux anciens colons grecs qui furent les premiers habitants de l’île. Il ne dérive donc pas du latin (capreae = chèvres), mais du grec ancien κάπρος (kapros = sanglier).
Epoque romaine
La ville fut habitée à une époque très reculée. Tacite écrit qu’il y avait 12 villas impériales à Capri. Les ruines de celle de Tragara pouvaient encore être vues au xixe siècle.
Tibère, le successeur d’Auguste, construisit aussi une série de villas à Capri, la plus connue étant la villa Jovis. Depuis la petite église de la Madonna del Soccorso, qui s’élève désormais sur les ruines de l’antique demeure, la vue est à couper le souffle : elle balaie Ischia, Procida, la baie de Naples et la péninsule de Sorrente.
Villa Jovis, Capri
Moyen Âge et époque moderne
Lorsque le maréchal Murat succède à son beau-frère Joseph Bonaparte sur le trône du royaume de Naples, le général Jean Maximilien Lamarque est chargé le 18 décembre 1808 de prendre l’île de Capri. Lamarque en entreprit l’escalade à la tête de ses hommes, faisant enlever les échelles et retirer les navires pour ôter toute possibilité de repli. Il ne restait donc plus aux Français qu’à se faire décimer sur place ou à vaincre, et c’est baïonnette au canon qu’ils réussirent après plusieurs tentatives à enfoncer les défenses anglaises, imposant à l’ennemi une capitulation laissant aux mains des troupes françaises magasins, munitions et ateliers. Rendant hommage à la valeur de ses adversaires, le général Lamarque accorda la liberté aux Anglais qui quittèrent l’île sans armes ni bagages.
Histoire contemporaine
À partir du XIXe siècle, Capri devient une destination de villégiature pour l’aristocratie romaine, aux saisons où la température est trop élevée dans la capitale. L’île est fréquentée par de nombreuses personnalités : Henry James, Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke, Victoria de Bade ou encore Curzio Malaparte, des artistes allemands, et des révolutionnaires russes y élisent également un temps domicile. Le médecin Axel Munthe fait restaurer la villa San Michele et Fritz Krupp, héritier des aciéries prussiennes, fait construire un chemin escarpé jusqu’à sa villa, ainsi qu’une grotte artificielle dans le port de Marina Piccola.
Capri connaît un regain de popularité à la fin des années 1930, mais surtout dans les années 1950-1960, où elle devient une destination prisée de la jet-set : le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Marisa Berenson, Penelope Tree, David Bailey, Valentino, Aristote Onassis et Jackie Kennedy … L’île donne naissance à un style vestimentaire issu de l’artisanat local (gros colliers en corail et turquoises, spartiates ou encore le pantalon capri à ourlet), inspirant les créateurs de mode (Dolce & Gabbana par exemple).
Capri dans l’art et la littérature
L’île a accueilli de nombreux hôtes illustres comme Jean Cocteau, André Gide, Maxime Gorki qui vint en exil à Capri entre les deux révolutions russes de 1905 et 1917, Oscar Wilde, Jacques d’Adelswärd-Fersen, Pablo Picasso… Elle est devenue une destination très prisée des touristes. On y visite notamment la villa San Michele et ses collections, qui appartenaient au médecin et écrivain suédois Axel Munthe (1857-1949), ainsi que la villa Malaparte, ou encore la villa Vismara, transformée en hôtel.
- Une partie du film Le Mépris, réalisé en 1963 par Jean-Luc Godard, se déroule à Capri
- Le film Vanille fraise fut presque entièrement tourné à Capri.
- Le chanteur Hervé Vilard a débuté sa carrière à l’âge de 19 ans en chantant son premier succès : Capri, c’est fini.
- Le chanteur Tino Rossi a interprété C’est à Capri.
- Le livre de Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, est une biographie romancée du poète Jacques d’Adelswärd-Fersen.
Parmi les spécialités locales de Capri, on peut citer :
– Salade caprese : basilic, mozzarella, tomate.
– Le limoncello est une liqueur obtenue par macération d’écorces de citron dans de la grappa.
– Le « finochietto » est une liqueur proche de l’absinthe et se déguste comme digestif.