La destination de cette croisière 2015 était la Mer de Sicile.
Nous voulions ainsi découvrir de nouveaux espaces que nous n’avions pas explorés jusqu’ici.
Le programme de navigation initial comprenait 3 étapes majeures: l’île de Pantelleria, la Tunisie, et l’île de Lampedusa. Les évènements tragiques intervenus à Sousse, en Tunisie, nous ont contraint à rester à l’écart des côtes Tunisiennes…
Notre programme de navigation, d’une durée de cinq semaines, et révisé en raison de l’actualité en Tunisie, a été approximativement le suivant :
Notre programme de navigation 2015
(Cliquer pour agrandir)
Ce programme de navigation a représenté environ 430 miles nautiques, soit l’équivalent d’un peu moins de 800 kilomètres terrestres.
Vous trouverez à la suite nos CARNETS DE VOYAGE de l’été 2015.
La période hivernale a été mise à profit pour maintenir et réparer notre voilier, mais aussi compléter l’équipement :
– on a désormais un bimini, pour mieux se protéger du soleil, et qui a été installé par les bons soins d´Emanuele Corbo,
Bimini
– on dispose maintenant d’un générateur de courant 220v de marque Honda, tout neuf, pour améliorer notre autonomie en electricité lors de nos mouillages. Merci à Andrea de l’avoir bien receptionné chez Nautilhouse,
– le barbecue a été transformé pour être maintenant alimenté sur le gaz de bord, et non par des petites bonbonnes, difficiles à trouver en escale,
– la grand voile a été une fois de plus réparée à Syracuse, grâce à Andrea,
– le carénage a été réalisé par Elia en juillet, et à cette occasion la pompe à eau de mer, défectueuse, a été remplacée, ainsi que la pompe de cale,
Merci également à toute l’équipe de la marina, qui veille toute l’année sur notre voilier: Maria, Emi, Dario, Sebastiano, et Salvatore.
Le Vent du Sud sorti de l’eau, pour le carénage
Le carénage (15 juillet 2015)
Foulques et moi sommes arrivés par avion de Paris à Catane, en Sicile, le lundi 27 juillet 2015.
C’est un taxi qui nous a véhiculé jusqu’à Licata, à la Marina di Cala del Sole, qui est le port d’attache de notre voilier « Le Vent du Sud » depuis 2012.
Pour mémoire, notre vol retour est le 31 août, ce qui nous laisse un peu de temps pour naviguer en mer de Sicile.
Nous envisageons de quitter le port autour du 31 juillet si nous sommes prêts, et bien sûr si la météo le permet.
Marie-Bénédicte, Sixtine, et Bérénice nous rejoindront directement par avion sur l’île dePantelleria, le 5 août.
Il nous faut préparer le bateau pour plus d’un mois de navigation.
Nous profitons d’un début de matinée peu venté pour mettre la grand voile avec ses lattes ainsi que les ris. Il n’est jamais que 6H30 du matin, et la température est encore acceptable.
Les deux journées sont ainsi consacrées à :
– faire un essai avec le moteur Honda 5cv de l’annexe hors bord,
– vérifier la bonne marche du guindeau electrique, qui sert à faire fonctionner l’ancre au mouillage,
– réaliser les ajustements au nouveau bimini,
– mettre en service le nouveau générateur de courant 220v,
– nettoyer au jet d’eau le bateau, en frottant le teck du cockpit,
– nettoyer et polir les chandeliers en inox,
– récuperer une carte wifi pour avoir accès à l’internet pour la météo et le blog,
– réaliser des tests de la nouvelle caméra Gopro, acquise en vue de réaliser des vidéos aquatiques,
– déposer dans les locaux de la marina tous les objets non nécessaires pour cette croisière, dont les valises,
– ramener sur le ponton 2 chariots de courses et 1 chariot de fruits et légumes,
– faire l’appoint de gasoil et d´essence sans plomb pour le moteur d’annexe et le générateur,
– de façon accessoire, aller chez mon coiffeur préféré à Licata, sans oublier une baignade sur la plage adjacente à la marina.
Mon coiffeur .. depuis 3 ans
33° à l’ombre, à 11 heures
Demain nous ferons les courses avant le départ en mer, au supermaché Conad qui jouxte la marina.
Si tout est OK, nous partirons après-demain, donc le 30 juillet, en direction de l’ouest de la Sicile, pour San Leone ou Sciacca, en fonction de la météo, voire de notre envie.
J’allais oublier le BBQ du soir.
BBQ en soirée, à la marina
Lever à 6H15.
Nous discutons avec notre nouveau voisin de ponton, qui vient de s’offrir le 2ème de la série du tout dernier Lagoon 39 pieds. Il faut dire que c’est le propriétaire d’une maison de champagne réputée ! Ils prennent ce matin leur avion retour à Palerme, et en profitent pour nous offrir quelques denrées alimentaires. Nous les reverrons très vraisemblablement à Malte, dans la dernière semaine d’août, quand il aura tout bien organisé ses vendanges.
Nous quittons le port à 6H50, pour plus d’un mois de navigation.
Il y a tout juste 5 noeuds de vent d’ouest, et décidons finalement de rallier directement Sciacca, à 38 miles.
En route pour Sciacca
Il subsiste une houle de la veille, mais qui s’estompe en fin de matinée.
Antipasti, Insalata di mare
Autour de 17 heures, nous nous apprêtons à mouiller dans un bel endroit, au pied du Capo San Marco, lorsque le guindeau, qui fonctionnait bien la veille, fait des siennes.
J’appelle Elia (le responsable du chantier de Licata) qui me promet d’envoyer un électricien le lendemain, et nous optons donc pour une entrée au port de Sciacca. Nous trouvons une place sans problème, avec un accueil formidable.
Nous adoptons vite cet endroit, à la fois simple, et tellement authentique.
Sciacca
Nous nous réveillons aux alentours de 9H30, après un excellent dîner préparé par Foulques, pris la veille dans le cockpit.
Dans la matinée, nous allons à la plage de Sciacca, toute proche, et qui est très bien située.
Dans l’après-midi, notre électricien arrive, en grand renfort, pour nous effectuer la réparation sur le guindeau, en une paire d’heures. Nous sommes donc rassurés sur la suite de notre voyage.
Dans la soirée, nous montons un nombre impressionant de marches, pour arriver dans le centre de Sciacca, qui est assurément une très belle ville, et notamment la cathédrale.
Cathédrale de Sciacca
Nous y trouvons un « ristorante » fort bien situé, avec une vue en contrebas sur notre bateau.
Notre voilier est juste à coté du long bateau à moteur, le plus proche de l’entrée du port.
Le dîner est l’occasion de débattre sur la suite du voyage, et nous optons finalement pour un départ pour l’île de Pantelleria le lendemain matin. Une distance de 65 miles nautiques est à parcourir, et il faut donc compter un minimum de 13 heures de navigation à la voile.
En fonction de ces décisions, il convient donc de partir au lever du soleil, soit autour de 6 heures du matin. Nous ne serons donc plus joignables demain sur les réseaux traditionnels, mais bien, en revanche, sur notre téléphone satellite.
Avec un réveil à 5H30, nous quittons le port de Sciacca à 5H50, pour une ETA à19H00 sur l’île de Pantelleria, cette dernière étant située proche de la côte Tunisienne.
Le vent est du sud-est, c’est le Scirocco. Nous sommes au « près serré » pendant la majorité de la traversée. A l’arrivée, le vent tourne à l’est.
Dans l’après-midi, nous reprenons une météo par satellite, qui nous confirme un vent qui devrait tourner au S/SE dans la nuit, et qui compromet notre projet de mouillage à la Cala di Levante. Nous allons donc tenter un mouillage sur la côte nord, ce qui n’est pas si courant en méditerranée. Nous resterons vigilant par rapport au risque d’orages, la CAPE étant très élevée.
Pantelleria, à 1H30 de l’arrivée
Nous mouillons au nord de l’île, à la Cala di Cinque Dente à 17H55.
Arrivée et mouillage à Cala di Cinque Dente
Il y a quelques bateaux au mouillage dont un voilier, mais nous serons les seuls pour la nuit. Après la baignade et le dîner, nous sommes heureux de pouvoir dormir. Pas même besoin de mettre à jour le blog, nous ne captons ici aucun réseau téléphonique !
Nous rejoindrons bientôt le port de Pantelleria, ce qui nous sera utile, surtout pour ranger et nettoyer le bateau, et faire des lessives. Pour mémoire, les filles (MB, Sixtine, Bérénice) arrivent le 5 août par avion de Paris et correspondance à Palerme. A ce propos, Sixtine est toujours aux US et prend son vol retour ce soir….
Nous quittons notre mouillage à 8H45 en direction de l’est, et après seulement 2 miles, nous remarquons depuis le large un mouillage qui semble assez pittoresque : il s’agit de la Cala Tramontana. Nous y jetons l’ancre, et Foulques s’empresse de gonfler l’annexe afin de pouvoir explorer les environs. L’eau est magnifique, et l’on y plonge sans hésiter.
Le Vent du Sud, Cala Tramontana
Foulques m’amène en annexe à une petite jetée, à la recherche de fruits et légumes. J’ouvre la discussion avec un local, qui me propose de m’amener en camionnette au hameau, situé à pas moins de 300m de hauteur, à 10mn en voiture. J’en profite pour trouver quelques produits locaux, dont le vin de Pantelleria et les melanzana, (aubergines violettes).
Melanzana
L’endroit est superbe, tout autant que la vue depuis le hameau, sur la mer méditerranée. Il me ramène à la jetée 1/2 heure plus tard, et me recommande le petit centre de plongée, situé à laCala Tramontana. Après l’avoir demandé par VHF à Foulques, resté sur le bateau, je l’inscris pour un baptême de plongée dans l’après-midi, dont il ressort enchanté.
Plongée du bateau
Le dîner sera l’occasion de déguster un délicieux risotto alle melanzane et pomodori, préparé à partir d’ingrédients locaux.
Le vent est prévu pour tourner au nord, demain, et d’intensité forte…nous verrons bien !
La nuit fût excellente pour tous, sans houle, dans cette petite baie pourtant exposée au nord, et dans laquelle nous étions encore une fois le seul bateau au mouillage.
A ce propos, je reste impressionné par l´exactitude des prévisions de direction et d’intensité du vent, reçues sous forme de fichier GRIB.
En sortant de la baie, on voit cependant de l’écume sur la crête des vagues : il n’y a pas de doute, le vent du Nord/Nord Est est vraiment fort.
Pantelleria
Nous décidons de rallier le Port de Pantelleria où nous arrivons pour 11H00, et j’en profite pour trouver à nouveau un électricien dans un chantier naval, pour solutionner le problème d’alternateur qui était réapparu. Il vient dans la foulée, et le problème est donc résolu … jusqu’à nouvel ordre.
La Madonna, à l’entrée de presque tous les ports Siciliens
Nous faisons quelques lessives avec la petite machine à bord … les draps et le peu de vêtements utilisés en étaient demandeurs !
Lessive
Dans l’après-midi, nous allons à pied à la plage de Bue Marino, où nous nous baignons dans une eau cristalline.
Nous voyons au bout du ponton 2 personnes en train de signer des papiers sur le capot d’une Méhari : pas de doute, c’est une location de voiture. Nous faisons affaire, et partons explorer l’île avec Foulques.
Concernant l’état de la voiture, le compteur kilométrique ne fonctionne pas, l’unique rétroviseur ne tient pas en place, la machine cale au ralenti, et bien sûr il n’y a aucune ceinture de sécurité… En revanche, la climatisation est toute naturelle !
Notre méhari
Nous partons ainsi au Lago di Venere (Lac de Venus) situé dans les terres. Le site est assez exceptionnel, avec son eau cristalline, mais aussi ses bains de boue, aux vertus curatives, un peu comme sur l’île de Vulcano (Iles Eoliennes)
Foulques, Lago di Venere
Nous voyons passer dans la rue des hommes tenant un espadon (spada) de grande taille, à destination d’une pescheria. C’est l’occasion de se ravitailler en poisson, et de préparer pour le soir un couscous de poisson, un plat emblématique de la région.
Spada
En matinée, nous allons nous baigner dans la Cala dell’Alga, à l’ouest de l’île. Le port deKélibia, en Tunisie, est situé à moins de 70 km en face d’où nous sommes. Les eaux sont superbes.
Dans l’après-midi, nous accueillons les filles, arrivées avec l’avion tout jaune de la poste italienne, à l’aéroport de Pantelleria.
C’est donc une soirée de retrouvailles !
A l’aéroport
La vigne
Après le dîner composé de Pennette Spada e Melanzana, accompagné d’un excellent Nero d’Avola, nous allons à la gelateria goûter les glaces locales.
6, 7 août
Nous prenons deux jours pour visiter l’île.
En Méhari pour visiter l’île
Au Lago di Venere, Sixtine et Bérénice s’enduisent de boue, à grandes doses de fous rire.
Sixtine et Bérénice
Lago di Venere
Nous découvrons ainsi plusieurs lieux de baignade successifs, tous aussi superbes les uns que les autres : Cala di Levante, Arco dell’ elefante, et la Cala dell’Alga, à l’ouest du port de Pantelleria.
Arco dell’ elefante
Foulques, Sixtine, et Bérénice
Les fonds marins
Le soir, on a l’occasion de cuisiner le spigola au barbecue de bord.
Petits bars, au barbecue
Nous prenons deux jours pour visiter l’île.
En Méhari pour visiter l’île
Au Lago di Venere, Sixtine et Bérénice s’enduisent de boue, à grandes doses de fous rire.
Sixtine et Bérénice
Lago di Venere
Nous découvrons ainsi plusieurs lieux de baignade successifs, tous aussi superbes les uns que les autres : Cala di Levante, Arco dell’ elefante, et la Cala dell’Alga, à l’ouest du port de Pantelleria.
Arco dell’ elefante
Foulques, Sixtine, et Bérénice
Les fonds marins
Le soir, on a l’occasion de cuisiner le spigola au barbecue de bord.
Petits bars, au barbecue
Nous partons en début de matinée pour une heure de navigation, à destination de Scauri.
C’est vers 10H30 que nous arrivons devant l’entrée du minuscule port, où nous mouillons par 10 mètres de fond.
A défaut de voir Carole Bouquet dans ses vignes, toutes proches de Scauri, nous nous baignons dans une eau magnifique.
Mouillage à Scauri
Pour la nuit de samedi soir, nous serons 3 voiliers au mouillage dans la baie.
Exploration des fonds marins
Les images parlent d’elles-mêmes. L’eau est d’une limpidité exceptionnelle, pour la méditerranée.
Oursins
Nous partons faire quelques emplettes au village qui est juché à 300 mètres en hauteur, et ramenons un carpaccio d’espadon qui s’avérera délicieux.
Le Vent du Sud (à droite), au mouillage à Scauri
En soirée…
Nous partons en exploration à la pointe sud de l’île, à la Punta di Ferreri.
Foulques, dans l’annexe
Le soir, les câpres de Pantelleria agrémentent nos risottos ainsi que les plats de pâtes, que nous accompagnons volontiers de vin de Pantelleria.
Nous levons l’ancre vers 5H45, un peu avant le lever du soleil, en direction de Lampedusa.
Les prévisions météo, prises au moment du départ, font état d’un vent maximum de 10 noeuds, de nord-ouest.
Au cours de la route, nous apercevrons quelques tortues de mer, qu’il n’est pas très aisé de prendre en photo depuis le bateau.
En milieu de traversée, le ciel s´assombrit à l’ouest, ce qui correspond à la côte Tunisienne. Des orages éclatent d’abord sur la côte, puis traversent ensuite notre route. En quelques minutes, nous affrontons un grain ainsi que des rafales de vent particulièrement violents. Je regarde un court instant l’anémo, qui indique un vent de 55 noeuds…!
Orages en traversée de Pantelleria vers Lampedusa
Sur la vidéo prise par Foulques, avec une caméra Gopro attachée par un harnais, on voit des flashs, qui sont les éclairs de l’orage que nous traversons.
Nous nous mettons en position « de fuite » par rapport au vent mais aussi à la houle qui s’est levée. Nous perdons un moment l’annexe, pourtant attachée sur le pont avant, que nous finissons par récupérer.
Nous nous en tirerons avec une belle déchirure dans la grand-voile, une capote de roof malmenée, ainsi que quelques bouteilles cassées dans le carré.
Un peu plus tard, j’appelle par téléphone satellite mon cousin Guillaume, toujours fidèle au poste, et qui me suit pendant la croisière. Il m´indique que les prévisions météo sur Lampedusa sont bonnes, mais qu’effectivement un bulletin météo spécial a été établi par les autorités Tunisiennes, faisant état d’orages et de vent en rafale à plus de 105 km/h, et c’est donc ce que nous avons traversé…
Un nouveau fichier météo, que je reçois par satellite, me confirme qu’il est raisonnable de continuer la route comme prévu, et nous finissons donc par mouiller à 21H00 dans l’avant-port de Lampedusa. Une forte odeur de romarin autour de l’île, à l’arrivée, nous indique qu’un grain est tombé au dessus de Lampedusa, ce que nous confirmeront les locaux.
Il n’y a plus un souffle de vent au moment du dîner.
Le lendemain matin, après le rangement et le nécessaire nettoyage du bateau suite à la navigation assez chahutée, nous allons nager autour de l‘Isola dei Conigli, avec son eau transparente et son fond blanc, comme dans les Caraïbes.
Sans exagération, je pense pour ma part que c’est la plus belle plage de la Méditerranée.
Isola dei Conigli
Nous en profitons pour déguster quelques spécialités locales.
Pâte d’amandes (Mandorla) en forme de tortues.
Conformément aux prévisions météo, un petit grain arrive sur Lampedusa, à l’aube, et qui est suivi par un vent de nord-ouest qui s’intensifie au cours de la journée, avec des rafales à 25 noeuds.
Le grain du matin, à la Cala Guitgia
Nous apprécions ce grain, qui a pour effet d’abaisser la température extérieure.
En fin de matinée, nous en profitons pour faire quelques emplettes en ville, dont des langoustines, à déguster quasiment crues, à la façon locale, avec juste une préparation à base d’huile d’olive, de citron, d’ail, et de persil.
Scampi
Nous répondons par anticipation à la question que se pose tous nos lecteurs : mais où sont donc les migrants ?
Nous verrons effectivement quelques groupes de migrants en ville, soit en autocar, soit à pied… et toujours avec des accompagnateurs, et qui se dirigent souvent vers l’aéroport ou le ferry, pour rallier d’autres villes italiennes. Parmi la foule de touristes qui arrive tous les jours, pour la plupart, de toute l’Italie, ces migrants représentent ici une goutte d’eau, dans un contexte de haute saison touristique.
La réalité est aussi qu’en ce moment, les migrants arrivent moins sur Lampedusa. Des vedettes spécialement affrétées vont les récupérer à quelques miles des côtes Lybiennes, dans des embarcations de fortune bien incapables de réaliser une traversée. Les migrants actuels savent qu’ils seront récupérés après quelques heures en mer, mais cela n’exclut malheureusement pas le risque météo au large, dans des navires surchargés. Les migrants sont ensuite directement acheminés vers des ports de la Sicile et de l’Italie continentale. Je me garderai bien de donner un caractère politique à mon propos…
Le soir, c’est l’occasion de préparer un couscous de poissons à la façon locale, avec de l’espadon trouvé dans une pescheria. Ma version de cette recette est simplifiée, et l’ajout de piments relève vraiment le goût !
En matinée suivante, on s’attache à réparer les déchirures dans la grand voile. En y regardant de plus près, on trouvera 3 déchirures importantes et 2 déchirures mineures. Il n’y a pas de voilier à Lampedusa, et il n’est pas même possible de trouver une petite pièce de Dacron pour renforcer les coutures. C’est Bérénice qui effectue la couture, que l’on renforcera ensuite avec du Greytape, un adhésif aux propriétés waterproof qu’on a toujours à bord. Il est fort à parier que la grand voile soit hors d’usage en fin de saison. Il faut juste qu’elle tienne bon jusqu’à fin août !
Bérénice répare la grand voile
Nous retournons à l’Isola dei Conigli, pour mouiller par 8m de fond dans l’eau turquoise, et y restons toute la journée. Les autorités des IIes Pelage nous accosteront pour nous enjoindre de ne pas rester pour la nuit dans ce sanctuaire de reproduction de tortues marines. Nous partirons vers 18H30 pour mouiller à la Cala Croce, ou il y a une belle plage de sable fin.
Cala Croce
Nous sommes attentifs à la météo, et voyons une possibilité de partir samedi pour rallier d’abord Linosa, puis Malte. Les différents modèles météo consultés divergent cependant. Il faut savoir que l’île de Linosa ne possède aucun mouillage très protégé, et qu’une fenêtre météo de 48 heures sans perturbation est requise pour prévoir un telle traversée.
Par acquis de conscience, je reprends la météo à 6 heures du matin, avant de lever l’ancre : cette fois-ci les météo sont convergentes et annoncent une sérieux grain pour la journée de dimanche, entre le Golfe d’Hammamet et Malte. L’île de Linosa est située plus ou moins au au milieu de ces points…
La météo « humide », prévue pour dimanche
Ci-après quelques explications sur la carte météo figurant plus haut :
Il est plus sage de rester au mouillage à Lampedusa, et attendre jusqu’à dimanche soir la fin de la perturbation prévue. La prochaine fenêtre de tir pour la traversée vers Linosa et Malte est désormais pour lundi.
En milieu de matinée, nous allons mouiller à la Cala Pulcino, qui est une toute petite baie, à l’eau turquoise, et y restons pour la journée.
Cala Pulcino, vue d’en haut
Marie
Bérénice
Le soir, nous retournons au mouillage dans la Cala Gitguia, devant le port. Nous trouvons une pescheria encore ouverte et préparons un barbecue d’espadon.
Le grain annoncé ne devrait arriver que demain matin, et, au moment du dîner, le ciel est déjà tout noir sur les côtes Tunisiennes.
Nous sommes réveillés à 8 heures du matin par un orage, immédiatement suivi par un grain, qui rince le bateau ainsi que les vêtements laissés sur les filières de façon préméditée pour les dessaler.
Que c’est bon d’avoir un peu de fraîcheur, la température extérieure a chuté à 27 degrés !
Mouillage à la Cala Guitguia
En début d’après-midi, le vent se calme, et nous partons en annexe faire quelques courses en ville, et allons dans l’église où le Pape François a réalisé une visite surprise, le 8 juillet 2013. L’horaire des messes dominicales ne nous est pas familier : 7H30, 19H, et 22H.
Lampedusa, le long du port
La consultation de la météo, en soirée, nous confirme la fenêtre de tir pour un départ vers Linosa demain matin.
Nous quittons notre dernier mouillage sur l’île de Lampedusa à 7H10, pour prendre la route de Linosa, une île située à 25 miles nautiques.
Une forte houle et un vent de 20 noeuds nous fait face, lorsque nous passons la pointe sud-est de Lampedusa.
Nous mettrons pas moins de 6 heures pour arriver à la Cala Pozzolana di Levante, sur Linosa. Ici, nous n’avons pas de couverture téléphonique, et encore moins de réseau 3G.
Linosa
Au mouillage, la protection est bonne, et après un déjeuner composé de langoustines, nous décidons d’aller explorer l’île à pied. L’endroit est un peu hors du temps.
On trouvera ci-après quelques images, qui reflètent l’ambiance sur l’île :
Frutteria
Le Vent du Sud, au mouillage
Nous serons le seul bateau au mouillage, pour la nuit.
Sixtine
Le paysage est unique en son genre, très volcanique, et assez exceptionnel. On se croirait un peu à Vulcano, dans les îles Eoliennes.
Le soir, nous ferons un délicieux barbecue d’espadon, en prenant garde de ne pas trop le cuire, car l’intérieur doit rester rosé !
A l’heure du réveil, à 5H50, il fait encore nuit pendant quelques minutes. Nous levons l’ancre à 6H10, en direction de Malte.
En milieu de trajet, nous décidons de rallier directement l’île de Comino, réputée pour ses eaux turquoises. Le vent est de nord, et très modéré, mais sommes cependant au travers, ce qui nous convient parfaitement.
A l’entrée des eaux territoriales de Malte, Bérénice hisse le pavillon de courtoisie Maltais.
Bérénice
La durée prévue pour la navigation est de 12 heures, et les conditions de navigation sont excellentes.
Nous hissons le génois et la grand-voile en entier, dont les coutures semblent bien tenir.
Dès 14 heures, nous voyons les cotes Maltaises, puis longeons l’île de Gozo, avant de mouiller un peu après 18 heures dans Santa Marina Bay, sur l’île de Comino.
Nous mettons par sécurité une belle longueur de chaine, compte-tenu de la météo incertaine, en ce moment, dans le Canal de Sicile. Dans la nuit, des rafales à 20 noeuds nécessiteront un minimum de veille, avec notamment l’alarme de mouillage.
En début de matinée, nous longeons Malte par la côte nord, et passons successivement devant Mellieha Bay, St Paul’s Bay, et Salina Bay, avant de rentrer dans St Julian’s Bay, pour un mouillage par 7 mètres de fond, sur du sable.
En route, ainsi que dans la baie, nous voyons nombre de luzzi, que sont les bateaux traditionnels Maltais.
Dans la journée, Foulques retrouve des amis de classe en ce moment en vacances à Malte, et retourne dans l’école de langues où il a recemment séjourné.
Foulques
En un temps éclair, je trouve un médecin qui me diagnostique une otite externe, et à la suite, une pharmacie qui me délivre le remède. L’interdiction de plonger la tête sous l’eau n’est cependant pas une option, et j’en prends bonne note !
Nous prenons le temps de déguster une granita locale, la température affichée à la pharmacie étant de 39 degrés !
Medical center
Nous retrouvons vite nos marques, dans cette belle baie que nous connaissons bien. Sur terre, nous trouvons du thon, que nous cuisinons le soir au barbecue.
Our Lady of Mount Carmel
Dans la soirée, Sixtine et Foulques prennent l’annexe et vont voir leurs amis à Paceville. Ils en rentreront fort tard …
Les filles partent le matin à La Valette, en bus, et y restent une bonne partie de la journée.
On trouvera ci-après quelques photos, prises ce jour, de La Valette, capitale de Malte.
Il faut savoir que Malte est à la fois le plus petit état, tout en ayant la plus importante densité en terme d’habitants, de toute l’union Européenne.
Le soir, on a l’occasion de préparer un couscous de poissons et crustacés, accompagné d’un Lachryma Vitis, un délicieux vin maltais. La référence aux larmes (Lachryma) symbolise la souffrance de la vigne sous le soleil Maltais.
Il fait déjà chaud à 8 heures du matin, lorsque les cloches de l’église Our Lady of Mount Carmel entonnent l’Ave Maria dans la baie de St Julian’s.
Par acquis de conscience, nous regardons le niveau de la reserve d’eau et constatons qu’il en reste à peu près la moitié, soit environ 120 litres. Il n’y a donc nul impératif d’aller au port.
La Valette
Nous naviguons un peu plus d’une heure, en croisant nombre de luzzu, et passant successivement devant La Vallette puis Marsascala Bay, avant de jeter l’ancre dans St Thoma’s Bay.
Luzzi
Le lieu nous est familier, et ne manquons d’ailleurs pas de mouiller dans cette baie si pittoresque, lors de nos croisières sur l’île de Malte (en 2013 et 2014).
A l’entrée de St Thoma’s Bay, on regarde vers le haut fond sableux de Munsclar, où St Paul ainsi que son disciple St Luc on pû s’échouer. Je reste assez partisan de cette hypothèse, et j’en aime l’idée.
Au mouillage, l’endroit est très calme, et n’est fréquentée que par des locaux, ce qui contraste fortement avec l´animation de St Julian’s.
St Thoma’s Bay
Après la baignade, nous allons faire quelques emplettes à l’épicerie, située à moins de 10mn à pied.
Samedi soir vers 19 heures, nous voyons un attroupement sur le quai en face de notre mouillage. Nous réalisons alors que c’est une messe dîte en extérieur, en langue Maltaise, que nous suivons depuis le bateau. Nous sommes impressionnés par les fidèles, qui sont tous particulièrement recueillis.
Messe
Il n’y a plus un souffle de vent au coucher du soleil, et nous décidons d’aller dîner sur terre, dans le restaurant en face du bateau. Nous gouterons à deux spécialités de l’île : le fish and chips, et le lapin à la maltaise. Nous accompagnons le tout d’un excellent vin de Gozo.
Il nous importe de consulter la météo, en vue de notre traversée retour vers Licata en Sicile, située à 80 miles, au nord ouest de notre position.
Il y a clairement une fenêtre de tir pour lundi, avec un scirocco de 10 noeuds une bonne partie du trajet, et l’absence d´orages et précipitations prévues. Sur le principe, ce vent du sud convient parfaitement à une traversée retour.
Avec cette perspective, nous retournons au nord de l’archipel Maltais, sur l’île de Comino, pour passer l’après-midi au Blue Lagoon.
Adrien
Marie
Sixtine et Bérénice
Nous naviguons ensuite environ une heure, pour atteindre Dwjera Bay, sur l’île de Gozo, qui sera notre point de départ pour notre traversée de retour en Sicile, demain.
Dwjera Bay
Foulques
En fin d’après-midi, Bérénice et Foulques vont en annexe dans la mer intérieure, à une petite distance de Dwjera Bay.
Inland sea, Gozo
A la tombée de la nuit.
Nous levons l’ancre au lever du soleil, à 5H55, pour prendre un cap au 350° vers Licata, enSicile.
On a un tout petit vent d’est au départ, suivi d’un très léger vent de sud pour toute la traversée du Canal de Malte.
A la limite des eaux territoriales Italiennes, Bérénice hisse le pavillon de courtoisie de la Sicile.
Bérénice
Nous entrons dans le port de Licata un peu après 16 heures, avec une bonne envie de prendre une douche froide après cette journée caniculaire !
Le bateau est dans un état indescriptible après 10 jours au mouillage, et la première chose que nous faisons en arrivant est de le le laver entièrement au jet d’eau afin d’enlever tout le sel du pont, du cockpit, du gréement etc…
Nous sommes contents d’être arrivés à bon port, après toutes nos péripéties, et en ayant composé avec une météo assez « compliquée » en ce mois d’août.
Le soir, nous allons dîner dans notre pizzeria préférée à Licata, Il Mulino.
Pour cet été 2015, notre voyage s’arrête ici à Licata, à la Marina di Cala del Sole, notre port d’attache.
Depuis notre départ en juillet, nous avons parcouru sur la mer 430 miles nautiques, soit l’équivalent d´un peu moins de 800 kilomètres terrestres, en l’espace d’un mois.
Ce n’est qu’en arrivant au port que nous réalisons tout le chemin que nous avons parcouru cet été, et tous nos nos mouillages, dans des endroits parfois très reculés.
Notre croisière 2015
Nous avons quelques jours devant nous avant le retour en France, et donc tout le temps nécessaire pour nettoyer, laver, réparer …. et se reposer à la plage de la marina.
Foulques en tête de mât
Plage de la marina
Et notre programme pour l’année prochaine ?
L’appel de la Grèce est sans équivoque, depuis quelques années. Nous avons tout l’hiver pour préparer cela et ainsi effectuer une traversée.
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
2015 Mer de Sicile
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