Le drapeau corse est composé d’une tête noire de profil sur fond blanc, regardant vers la gauche, avec un bandeau blanc sur le front. C’est ce que l’on appelle une tête de Maure.
Drapeau Corse
Le mot « Maure » a désigné plusieurs populations selon l’époque:
– Dans l’antiquité, il désignait les Berbères de l’ouest de l’Afrique du Nord.
– Au Moyen Âge, il désignait les musulmans d’Espagne (souvent composés de berbères, d’arabes et d’espagnols islamisés).
– « Maure » a également commencé à devenir synonyme d’arabe.
Cependant, l’origine exacte de ce symbole dans le drapeau corse se perd dans l’histoire, et fait l’objet de très nombreuses thèses et conjectures.
L’une d’entre elle explique que c’est au Moyen-Age qu’apparait la première « Tête de Maure », mais avec le bandeau sur les yeux. Elle symbolisait à l’époque la victoire des croisés sur les musulmans.
Ce ne serait que plus tard que le bandeau fut mis sur le front au lieu de recouvrir les yeux, pour symboliser la libération du peuple corse.
Au nord ouest de la Corse, entre Calvi et Porto s’avance dans la mer une presqu’île sauvage aux paysages superbes : la réserve de Scandola.
Créée en 1975, et faisant partie du Parc Naturel Régional Corse, sa préservation lui a valu en 1983 son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Girolata
Scandola s’étend sur 900 hectares de terres et 1000 hectares marins, englobant la presqu’île de Girolata. C’est un massif de porphyre (roche magmatique de couleur pourpre) composé de falaises aux formes curieuses, forgées par le vent et le mouvement de l’eau. Entre le bleu de la méditerranée, le vert de la végétation, et le rouge intense de la roche, on retrouve une palette de couleurs faisant de la réserve un paysage d’émerveillement.
La sauvegarde de l’environnement est assurée par un éloignement de la ville et une interdiction complète de pêcher, plonger, camper… Quelques milliers d’espèces animales sont recensées dans la Scandola. Sur les terres, sangliers, reptiles, renards, amphibiens, chauve-souris (le « molosse », la plus grande d’Europe) se partagent le territoire. S’ajoutent également l’aigle royal, le faucon pèlerin, les goélands et bien d’autres oiseaux encore qui viennent nicher sur les falaises. La vie marine est aussi captivante, composée de mollusques et de 243 espèces de poissons dénombrées.
Malgré un climat sec, la végétation sur la réserve est dense. Scandola est recouverte en majeure partie par le maquis, on y retrouve lavandes, bruyères, arbousiers, ainsi que des myrtes, chênes verts, s’accrochant sur les falaises. Parmi d’autres espèces encore, des champignons, fougères, pins, ou salsepareilles composent la flore de la réserve. Du côté marin, 450 sortes d’algues sont recensées.
On peut visiter cette perle corse uniquement par bateau, en se faufilant sous les arches, dans les cavités, ce qui offre un étonnant spectacle naturel.
Lire aussi :
Terre de beauté, la Corse s’imposait sur le passage de nombreux voiliers, à l’exemple de certains vaisseaux grecs, fuyant la tyrannie et la barbarie ottomane durant le XVIIe siècle. Et après plusieurs étapes dans les villes de l’île, c’est sur le côté ouest que les grecs se fixèrent enfin, à Cargèse.
Bien que leur présence ne dérangeât pas les génois, la petite communauté grecque vécut pendant près de deux siècles refermée sur elle-même, en conservant sa langue, ses traditions, et sa religion. Ouverte aux autres assez tardivement, c’est cette histoire qui donne tout le charme de Cargèse, dotée d’une rare architecture.
Cargese
Ses deux églises se complètent, symbolisant le passage de plusieurs civilisations en son lieu. L’église latine, toute blanche, surplombant la mer, et l’église grecque, édifiée au XIXe siècle. Le petit port de plaisance est tout aussi plaisant à parcourir, sans oublier les plages : Chiuni, Menasina, Stagnoli et d’autres, plus au moins sauvages.
Cargèse, contrairement au reste de la Corse n’est pas un village aux maisons blanches avec terrasses, parce qu’il n’a pas été construit par les Corses.
Les Grecs établis à Cargèse, vivant repliés sur eux-mêmes, ont donc maintenu leur culture et leurs traditions et même leur langue. En plus de l’architecture typique grecque du lieu, il est possible de visiter aujourd’hui l’unique église orthodoxe de l’île, qui date du 19ème siècle. Elle se situe exactement en face de l’église chrétienne toute en blancheur. Elle surplombe les magnifiques plages corses, dont beaucoup sont encore pratiquement sauvages. Plus bas sur la route, un rocher sculpté en forme de bateau commémore l’arrivée des grecs sur l’île en 1676.
Il ne faut surtout pas rater la visite de la tour génoise de Cargèse, construite pour prévenir les habitants de l’île d’un éventuel danger. Elle fait partie d’une série de tours qui servaient à relayer l’alerte avec des torches. Aujourd’hui, il ne reste plus que deux tours. La vue du sommet sur l’île et la mer est à couper le souffle.
Lire aussi :
Les origines de Bonifacio
L’origine de Bonifacio n’est pas vraiment précisée dans les ouvrages, mais des dates approximatives déclarent sa création entre 828 et 833 par Boniface, marquis de Toscane, qui baptisa la ville. Comme tous les ports de commerce, Bonifacio a une longue histoire et au travers des époques, la ville a subie des mouvances sociales de grandes ampleurs.
Bonifacio est issue d’un conflit guerrier entre Pise et Gênes, ces deux grandes villes se disputant avec acharnement cette citadelle qui était un maillon stratégique militaire et un complexe portuaire sans égal dans la Corse. Dans un premier temps, Pise fût maitresse des lieux jusqu’à la fin du XIIème siècle, or, la réelle fondation de Bonifacio remonte en 1195, la ville fût colonisée par les Gênois qui imposèrent à la ville des modifications militaires structurelles importantes.
De multiples attaques
Bonifacio a subi de multiples attaques, mais la plus horrible fût celle de la peste en 1528 qui fit plus de 4300 morts dans la cité. Les murailles de la forteresse se révélèrent inutiles face à ce fléau. A l’époque, la ville comptait près de 5000 habitants, de cet affreux passage reste un témoignage de la fin de cette période sombre : La petite chapelle St Roch à l’entrée de la ville, lieu où dit-on est venu mourir la dernière personne atteinte de la peste.
En 1553, nouvelle attaque contre Bonifacio, déjà bien affaiblie par le passage de la peste, Bonifacio se rend alors à Dragut, un ancien corsaire Turc commandité par Paul de Thermes. La ville est assiégée et capitule devant la force de l’armée. La ville est reconstruite par les Français qui céderont la place de nouveau aux Génois en 1559 suite à un traité de paix.
La cité imprenable
Entre le XIIIème et XVème siècle, Bonifacio est une ville imprenable. Au fil des siècles, Bonifacio devient un pôle militaire, maritime et portuaire de la Corse.
Cependant, du fait de sa situation géographique et de son appartenance Génoise, Bonifacio subit les attaques de nombreux assaillants, notamment Alphonse V, Roi d’Aragon, en 1420 qui maintenu son siège pendant cinq mois avant de baisser les armes face à l’intouchable cité qu’était Bonifacio. La légende raconte que les troupes du Roi d’Aragon aurait creusé dans la falaise calcaire, les 187 marches de l’escalier qui porte son nom.
L’Escalier du Roi d’Aragon, le Grain de sable et les falaises calcaire de Bonifacio sont des attraits touristiques incontournable de cette cité antique.
Bonifacio au XIXème siècle
Au XIXème siècle, l’agriculture connaît un renouveau grâce au développement de la production locale de corail, de liège, d’huile, des industries de pâtes ou de savon mais également par la pêche « La Tonnara ».
Au cœur du maquis, les paysans Bonifaciens, les « pialinchi » construisaient des abris tel que le « barracoun » Bonifacien.
La langue traditionnellement parlée par les habitants de Bonifacio est un dialecte ligure contrairement au corse qui est une langue toscane. En effet, bien qu’elle ait été fondée par les ducs de Toscane, Bonifacio est devenue en 1195, une colonie de la République de Gênes, repeuplée avec des familles génoises qui s’alliaient entre elles ou avec d’autres familles originaires de Ligurie. Le dialecte de Bonifacio est proche de celui de Sardaigne et de Monaco.
Des visiteurs célèbres
En 1215, durant son voyage d’Espagne en Italie, Saint François d’Assise se réfugia à Bonifacio dans une grotte du couvent St Julien.
En 1541, l’empereur Charles Quint séjourna dans le « château » de Bonifacio. Chaque année, une fête lui est dédié .
En 1793, le jeune Bonarparte et ses troupes débarquèrent à Bonifacio, son objectif étant de conquérir le nord de la Sardaigne par la prise de la Maddalena, bataille qui malheureusement se révéla être un échec. A cette époque, Bonaparte avait 23 ans et ne possédait toutes les qualités d’un grand stratège, d’ailleurs peu d’écrits relatent les faits de cette période.
La Cala Tizzano est un port agréable qui ne peut accueillir que les petites unités.
Derrière la jetée quelques pêcheurs professionnels amarrent leurs bateaux. A terre, il y a quelques restaurants et une épicerie, pour faire du ravitaillement.
On mouille en avant de la jetée du port, par 5 m de fond. Le mouillage est abrité du NW en se calant dans le fond de l’anse. Le mouillage après la jetée n’est pas possible par manque de fond.
Cala Tizzano, accostage pour les petits bateaux à moteur
A moins de 3km du mouillage, l’alignement d’Apazzu comporte une vingtaine de menhirs. Au Sud, sur la pointe se situe une forteresse torréenne de Castudacciu qui date de l’âge de Bronze. Son château fort est entouré d’un mur cyclopéen.
Cette passe permet de longer le sud de la Corse pour éviter le contournement des Lavezzi, en passant au nord de l’île de Cavallo.
En venant de l’ouest, il convient de chercher l’alignement du mur strié noir de Piana avec le pylône de Sprono, dans le 228° à partir de la pointe de Sperone.
Lire aussi :
Le village de Campomoro est situé à 16 kms au sud-ouest de Propriano, en Corse du sud.
On peu accéder à la tour génoise de Campomoro après 30 minutes de marche, par un sentier ponctué de panneaux. Cette tour est en parfait état et c’est la plus imposante de Corse.
Du sommet de la tour, on a une vue sur tout le golfe de Valinco et la côte . Dans la baie autour, il y a de nombreuses criques sauvages.
Plage de Campomoro
La région autour de Porto Vecchio était déjà peuplée au temps préhistorique. Aujourd’hui même, plusieurs châteaux torréaniques en témoignent.
En 883 avant JC, les Grecs de Syrakus ont fondé Portus Syracusanus, lequel a été repris par les Romains.
Ce sont les Génois qui ont fondé la ville en 1539. A l’époque, la région de l’embouchure de l’Orso et Stabiacco était contaminée par le paludisme. En 1546, d’autres colons se sont installés, et la ville sur la colline, à 70 m de hauteur, a été renforcée.
Aujourd’hui, on voit qu’une grand partie du vieux mur de la ville a été conservée. La porte de la ville, « Porte Génoise », est très remarquable.
Comme d´autres villes de Corse, Porto Vecchio a été conquise par Sampiero Corso, avec les Français alliés des Turcs. Les Génois feront à nouveau la conquête de nouveau la ville sous Stefano Doria, quelques temps plus tard.
L’extermination définitive du moustique de paludisme n’est intervenue qu’au milieu du 20ème siècle.
Porto Vecchio, au fond du golfe
Dans la seconde moitié du Vème siècle, les invasions barbares détruisent Calvi, qui n’était encore qu’un village ramassé sous son rocher. La cité se redresse sous l’administration Pisane.
Au XIIIème siècle, les seigneurs de la Cirnaca se disputent la ville et son promontoire. Giudice di Cirnaca y assiège Giovanninello, le seigneur du Nebbio, qui se réfugie sur le rocher là où seront érigées les premières fortifications de la haute-ville. Sièges et tueries se succédent de 1245 à 1272. Excédés, les Calvais demandent en 1278 la protection à Gênes, qui commence à édifier la citadelle.
Lors de l’expédition d’Alphonse V d’Aragon, Calvi, après une longue résistance, est conquise en 1420. Mais l’année suivante, apprenant l’échec de l’Aragon devant Bonifacio, les habitants de Calvi se révoltent et massacrent la garnison espagnole. Pietro Baglioni, qui prit la tête du soulèvement, gagne à cette occasion le surnom de « libertà ». Calvi restera toujours fidèle à Gênes.
En 1453, l’Office ou l’administration de Saint-Georges prend la direction de la ville et du reste de la Corse. C’est à cette époque que fut construite la tour du sel, servant d’entrepôt, où l’on prélevait la gabelle.
La citadelle de Calvi
L’île de Cavallo fait partie de l’archipel des Lavezzi, dans les bouches de Bonifacio, qui est le détroit entre la Corse et la Sardaigne. D’une superficie de 120 ha, c’est la plus grande île de l’archipel et la seule à être habitée.
Elle se situe à 2,3 km de la côte, à l’est du cap Sperone et du port de Piantarella, sur le territoire de la commune de Bonifacio. C’est la zone d’habitation la plus méridionale de France métropolitaine.
Au fond, Bonifacio
Au Paléolithique, lors de la dernière glaciation, le niveau de la mer était inférieur de 100 m par rapport au niveau actuel. Les îles Cavallo, Lavezzo et Ratino étaient alors émergées et formaient un passage à sec entre la Corse et la Sardaigne. Au Néolithique, ces trois îles formaient encore une île unique, distante de la côte d’une centaine de mètres. Il est probable que ce lieu ait été d’une grande importance pour la circulation entre la Corse et la Sardaigne pendant la Préhistoire.
Des abris-sous-roche datant de l’époque préhistorique ont été recensés sur l’île de Cavallo.
Cette île, ainsi que l’îlot adjacent de San Baïnso, fut exploitée par les Romains autour du II ème siècle, qui y envoyaient des prisonniers pour extraire du granit destiné à l’édification de temples. Deux épaves romaines ont d’ailleurs été découvertes à proximité de Cavallo.
Jusqu’au XIXème siècle, des témoignages rapportent que les traces de cette exploitation étaient encore parfaitement visibles, dans un excellent état de conservation. Mais la reprise momentanée de l’extraction de granit en 1872 pour édifier le phare des Lavezzi entraîna la destruction de la plupart des vestiges romains.
De ces vestiges, seule une colonne de pierre demeura intacte et fut transportée à Bonifacio en novembre 1932 pour servir de monument commémoratif. De nos jours, les traces de découpe dans la roche sont toujours apparentes sur l’îlot de San Baïnso.
Le site de l’ancienne carrière est inscrit depuis 1992 au titre des monuments historiques.
Après le départ des Romains, l’île fut abandonnée jusqu’en 1800, date à laquelle un berger vint y vivre seul avec son troupeau.
Depuis 1970, de luxueuses résidences secondaires s’y sont construites, ainsi qu’un petit aérodrome, un port et une marina.
La fortune ou la notoriété de certains propriétaires de villas sur l’île, et le fait que les bateaux de promenade se contentent de passer au large, les guides insistant bien sur le caractère privilégié de ses habitants, ont valu à Cavallo son surnom d’île des milliardaires.
Cependant, la construction de nouvelles habitations est bloquée depuis plusieurs années par les autorités à la suite de problèmes d’assainissement, et on peut trouver un peu partout sur l’île des chantiers à l’abandon.
Parmi les personnalités ayant résidé à Cavallo, on peut citer, Caroline de Monaco, Bill Gates, Roman Abramovitch, Catherine Deneuve, Victor Emmanuel de Savoie, Bianca et Mick Jagger…
Une navette régulière permet de rejoindre Cavallo depuis l’embarcadère de Piantarella en 15 minutes environ.
Port de Cavallo
La plus grande partie de l’île est constituée de propriétés privées, mais il reste possible de circuler dans la marina. On trouve autour du port quelques magasins, des restaurants et un hôtel.
Les voitures n’étant pas autorisées sur l’île, on n’y trouve que des petits véhicules électriques ou des bicyclettes.
De retour de croisière en 2011, j’ai narré le fait, à des amis, que j’avais payé 200€ pour une nuit au port de Cavallo pour mon voilier de 35 pieds. Ils ne m’ont pas cru !
Tarifs du port de Cavallo
Géographie
Les Îles Lavezzi sont constituées d’une multitudes d’îlots, rochers, et récifs, située à 10 kilomètres au sud-est de Bonifacio, en Corse-du-Sud.
C’est le point le plus au sud de la France métropolitaine.
L’archipel des Lavezzi, d’une superficie de 5123 hectares et d’une altitude maximale de 50 mètres, est la partie la plus dangereuse de la Méditerranée pour la navigation.
L’archipel comprend, du nord au Sud :
– L’Île Porraggia
– L’Île Ratino
– L’Île Piana
– Les Îles Sperduto et l’écueil de Sperduto, le plus à l’est de l’archipel
– L’Île de Cavallo avec ses deux îlots, l’île San Baïnso et l’île Camaro Canto
– L’Île Lavezzo sur laquelle se situe le phare construit dès 1874.
Les îles Lavezzi ont été instituées en Réserve naturelle à partir de 1982, et depuis 1999, elles font partie de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio.
Toutefois, l’île de Cavallo, qui est habitée, est toujours restée hors des zones de réserve.
Histoire
Il a été découvert des traces humaines datant de l’époque préhistorique, notamment plusieurs abris-sous-roche remontant au néolithique. Des vestiges d’un port romain et d’une chapelle du VIIème siècle ont également été retrouvés.
Elles furent en 1855 le théâtre du naufrage de la frégate La Sémillante.
Ce fut l’un des plus lourds en pertes humaines dans l’histoire de la marine française.
Quand la frégate quitta le port de Toulon, le 14 février 1855, il y avait à son bord 380 marins et 393 soldats en partance pour la guerre de Crimée. C’est aux abords des bouches de Bonifacio que le navire de guerre fut pris dans une violente tempête. Brisée sur un écueil, elle coula dans la nuit du 15 au 16 février. Tout l’équipage, mais aussi tous les fantassins, périrent dans cette tragédie.
Seulement 560 corps furent ramenés sur les côtes par les courants. Les naufragés reposent dans deux cimetières marins de l’île Lavezzo. Un autel leur est également dédié.
Lire aussi :
La Corse, au coeur de la Méditerranée
De Rome à Paris en passant par Gênes, de nombreuses puissances ont tenté de conquérir la Corse. Mais en débarquant sur l’île de beauté, elles se sont heurtées à un peuple peu enclin à se laisser dominer. Toujours convoitée, mais jamais vraiment conquise, la Corse s’est construite à travers et contre les invasions successives.
La Corse
Au cœur de la Méditerranée
Occupée depuis le IXème siècle avant J.-C., la Corse est dès l’Antiquité une terre convoitée par les grandes puissances. Tandis que les Phéniciens y établissent des comptoirs, les Phocéens mettent un pied sur l’île dès 565 avant J.-C. La Corse constitue alors une étape vers la Grèce. Les Phocéens importent d’ailleurs leur culture, notamment la vigne, le blé ou encore des infrastructures citadines. Cependant, ils ne pénètrent pas véritablement dans les terres et doivent faire face aux tentatives d’incursions carthaginoises. Celles-ci parviennent à les déloger dès le siècle suivant.
En 259 avant J.-C., c’est au tour de Rome de convoiter la Corse. Cependant, la population fait preuve d’une exceptionnelle résistance face à la République. Celle-ci met près d’un siècle à pacifier l’île. Il s’ensuit une période relativement stable et prospère.
Vandales, Byzantins, Papes et Pise…
Au IVème siècle, la Corse n’est pas épargnée par les invasions barbares dues à la décadence de Rome. Les Vandales traversent l’île qui sombre dans une situation économique difficile. En 533, Byzance chasse les Vandales mais ses précepteurs ne sont guère plus justes avec la population locale. Si bien que le Pape s’inquiète du sort des Corses et installe plusieurs évêchés. En 755, Pépin le Bref confirme le pouvoir de la Papauté. Cependant, celle-ci est incapable d’empêcher les incursions des sarrasins.
Au XIème siècle, l’Eglise décide de confier l’administration de la Corse à Pise. Mais cette dernière est vite contrariée par les ambitions de Gênes. Pendant un siècle, les deux puissances italiennes se disputent la domination de l’île, jusqu’à la victoire de Gênes lors de la bataille de Maloria, le 6 août 1284.
Sous la domination génoise
La Corse semble soumise aux jeux des grandes puissances, pourtant sa population ne renonce pas à son identité. Ainsi, si Gênes domine l’île pendant cinq cents ans, c’est au prix de luttes interminables. Contre la Maison d’Aragon d’une part, qui a la préférence de la Papauté. Or cette dernière n’a pas renoncé totalement à l’île de beauté : le Pape avait cédé l’administration à Pise mais le territoire est théoriquement en sa possession.
A l’intérieur, les Corses ne laissent guère de repos aux Génois, se disputant le territoire tout en nouant des alliances avec des puissances européennes. En fait, Gênes finit par concéder l’administration de l’île au puissant Office de Saint-Georges. Celle-ci l’abandonnera une première fois au duc de Milan avant de la reprendre quinze ans plus tard. Finalement, l’Office de Saint-Georges engage une campagne répressive sans concession pour pacifier le territoire. Nous sommes alors en 1478. Après deux cents années de présence génoise, le calme semble revenu.
Mais le répit ne durera pas un siècle. La France, en lutte avec l’Espagne pour la domination de l’Italie, donne son soutien à Sampiero D’Ornano, héritier des exilés de 1478. Celui-ci débarque en Corse en 1553 et proclame le rattachement de cette dernière à la France en 1556. Mais, en difficulté face à l’Espagne de Philippe II, Henri II cède la Corse aux Génois trois ans plus tard dans le Traite de Cateau-Cambrésis.
La révolution corse
Durant les siècles suivants, la Corse ne connaît pas de grands bouleversements. Cependant, la présence génoise est difficilement acceptée. En effet, outre une pression fiscale importante, une justice parfois inique, la population locale se voit refuser les postes d’administration. Au début du XVIIIème, la situation économique se complique. En 1715, craignant les troubles, Gênes interdit le port d’arme, allant à l’encontre d’une tradition locale très implantée. De surcroît, pour remplacer les impôts attachés à ce droit, elle instaure une taxe exceptionnelle. Lorsqu’en 1729, le gouverneur reconduit cette taxe dans une situation de disette, des émeutes éclatent à travers le pays. Au départ à l’écart, la noblesse rejoint le peuple et tente de trouver des alliés en Europe. Alors que personne ne répond aux Corses, Gênes trouve un allié en Autriche. L’Empereur fait débarquer ses troupes mais celles-ci sont repoussées. Gênes fait alors des concessions en 1732 dans la paix de Corte.
Mais cette situation ne convient pas aux Corses qui proclament leur indépendance en janvier 1735 et mettent en place une monarchie constitutionnelle dirigée par l’aristocrate allemand Von Neuhoff. Celui-ci ne reste en fait que neuf mois au pouvoir tandis que la France signe un traité d’assistance avec Gênes en 1738. Après une première tentative infructueuse en 1739, la France écrase les indépendantistes en 1740.
La Corse indépendante
Toutefois, la France finit par prendre trop de liberté en Corse au goût des Génois. Ceux-ci demandent le départ des troupes en 1752. L’activisme corse reprend alors de plus belle notamment lorsque Pascal Paoli débarque en avril 1755. Quelques mois plus tard, le 14 juillet 1755, il proclame l’indépendance.
Dotant le pays d’une constitution républicaine, il engage un programme de développement du pays dans tous les domaines : économique avec la création d’une monnaie, territorial avec la désignation de Corte comme capitale ou encore culturel avec la création d’une université dans cette même ville. Ne parvenant à déloger les Génois de Calvi, il fait construire l’Île-Rousse afin de disposer d’un port.
La Corse française
Gênes ne se maintient que dans quelques places fortes et décide de confier l’administration de l’île à la France pour une période de dix ans. C’est le traité de Versailles de 1768. Dès l’année suivante, la royauté engage une guerre contre les indépendantistes et les défait lors de la bataille de Ponte-Novo, le 9 mai 1769. Gênes ne sera jamais capable de rembourser la France pour les dépenses engagées. En 1789, au nom du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes la Corse devient Française.
Cependant, tandis qu’elle s’apprête à fournir à la métropole une de ses figures historiques, Napoléon Bonaparte, la Corse a quelques difficultés à s’aligner sur le modèle centralisé des Jacobins. Elle souhaite en effet préserver son identité. Paoli, revenu gouverner l’île après la Révolution, fait sécession avec la capitale, chasse Bonaparte et s’allie à l’Angleterre. Mais l’épisode sera de courte durée. Dès 1796, la Corse est à nouveau française.
Bonaparte, ferment de l’intégration
Depuis toujours réticente à toute domination, la Corse se trouve rapidement des liens affectifs avec la France, notamment grâce à l’admiration pour Napoléon Bonaparte. Devenue département en 1811, elle reste fermement attachée au bonapartisme tout au long du XIXème siècle, et même au XXème siècle pour Ajaccio. Durant la Première Guerre mondiale, beaucoup de Corses s’engagent dans l’armée. Lors de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les Italiens mais, grâce notamment à ses résistants, elle devient le premier département français libéré.
Après l’indépendance algérienne, la Corse accueille beaucoup de pieds-noirs qui contribuent à modifier son économie. Mais le début des années 1970 marque une nouvelle ère avec le renouveau des mouvements indépendantistes. De nombreux attentats y sont perpétués, le plus grave remontant à 1998 avec l’assassinat du préfet Claude Erignac. Ces événements sont notamment à l’origine de tentatives de règlement politique de la situation, pas toujours réussis. Si le Processus de Matignon est promulgué en 2002, le référendum de 2003 sur la réforme des institutions corses est refusé lors d’un référendum.
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse
Guides Corse