Les origines de Bonifacio
L’origine de Bonifacio n’est pas vraiment précisée dans les ouvrages, mais des dates approximatives déclarent sa création entre 828 et 833 par Boniface, marquis de Toscane, qui baptisa la ville. Comme tous les ports de commerce, Bonifacio a une longue histoire et au travers des époques, la ville a subie des mouvances sociales de grandes ampleurs.
Bonifacio est issue d’un conflit guerrier entre Pise et Gênes, ces deux grandes villes se disputant avec acharnement cette citadelle qui était un maillon stratégique militaire et un complexe portuaire sans égal dans la Corse. Dans un premier temps, Pise fût maitresse des lieux jusqu’à la fin du XIIème siècle, or, la réelle fondation de Bonifacio remonte en 1195, la ville fût colonisée par les Gênois qui imposèrent à la ville des modifications militaires structurelles importantes.
De multiples attaques
Bonifacio a subi de multiples attaques, mais la plus horrible fût celle de la peste en 1528 qui fit plus de 4300 morts dans la cité. Les murailles de la forteresse se révélèrent inutiles face à ce fléau. A l’époque, la ville comptait près de 5000 habitants, de cet affreux passage reste un témoignage de la fin de cette période sombre : La petite chapelle St Roch à l’entrée de la ville, lieu où dit-on est venu mourir la dernière personne atteinte de la peste.
En 1553, nouvelle attaque contre Bonifacio, déjà bien affaiblie par le passage de la peste, Bonifacio se rend alors à Dragut, un ancien corsaire Turc commandité par Paul de Thermes. La ville est assiégée et capitule devant la force de l’armée. La ville est reconstruite par les Français qui céderont la place de nouveau aux Génois en 1559 suite à un traité de paix.
La cité imprenable
Entre le XIIIème et XVème siècle, Bonifacio est une ville imprenable. Au fil des siècles, Bonifacio devient un pôle militaire, maritime et portuaire de la Corse.
Cependant, du fait de sa situation géographique et de son appartenance Génoise, Bonifacio subit les attaques de nombreux assaillants, notamment Alphonse V, Roi d’Aragon, en 1420 qui maintenu son siège pendant cinq mois avant de baisser les armes face à l’intouchable cité qu’était Bonifacio. La légende raconte que les troupes du Roi d’Aragon aurait creusé dans la falaise calcaire, les 187 marches de l’escalier qui porte son nom.
L’Escalier du Roi d’Aragon, le Grain de sable et les falaises calcaire de Bonifacio sont des attraits touristiques incontournable de cette cité antique.
Bonifacio au XIXème siècle
Au XIXème siècle, l’agriculture connaît un renouveau grâce au développement de la production locale de corail, de liège, d’huile, des industries de pâtes ou de savon mais également par la pêche « La Tonnara ».
Au cœur du maquis, les paysans Bonifaciens, les « pialinchi » construisaient des abris tel que le « barracoun » Bonifacien.
La langue traditionnellement parlée par les habitants de Bonifacio est un dialecte ligure contrairement au corse qui est une langue toscane. En effet, bien qu’elle ait été fondée par les ducs de Toscane, Bonifacio est devenue en 1195, une colonie de la République de Gênes, repeuplée avec des familles génoises qui s’alliaient entre elles ou avec d’autres familles originaires de Ligurie. Le dialecte de Bonifacio est proche de celui de Sardaigne et de Monaco.
Des visiteurs célèbres
En 1215, durant son voyage d’Espagne en Italie, Saint François d’Assise se réfugia à Bonifacio dans une grotte du couvent St Julien.
En 1541, l’empereur Charles Quint séjourna dans le « château » de Bonifacio. Chaque année, une fête lui est dédié .
En 1793, le jeune Bonarparte et ses troupes débarquèrent à Bonifacio, son objectif étant de conquérir le nord de la Sardaigne par la prise de la Maddalena, bataille qui malheureusement se révéla être un échec. A cette époque, Bonaparte avait 23 ans et ne possédait toutes les qualités d’un grand stratège, d’ailleurs peu d’écrits relatent les faits de cette période.