Conformément aux prévisions météo, un petit grain arrive sur Lampedusa, à l’aube, et qui est suivi par un vent de nord-ouest qui s’intensifie au cours de la journée, avec des rafales à 25 noeuds.
Le grain du matin, à la Cala Guitgia
Nous apprécions ce grain, qui a pour effet d’abaisser la température extérieure.
En fin de matinée, nous en profitons pour faire quelques emplettes en ville, dont des langoustines, à déguster quasiment crues, à la façon locale, avec juste une préparation à base d’huile d’olive, de citron, d’ail, et de persil.
Scampi
Nous répondons par anticipation à la question que se pose tous nos lecteurs : mais où sont donc les migrants ?
Nous verrons effectivement quelques groupes de migrants en ville, soit en autocar, soit à pied… et toujours avec des accompagnateurs, et qui se dirigent souvent vers l’aéroport ou le ferry, pour rallier d’autres villes italiennes. Parmi la foule de touristes qui arrive tous les jours, pour la plupart, de toute l’Italie, ces migrants représentent ici une goutte d’eau, dans un contexte de haute saison touristique.
La réalité est aussi qu’en ce moment, les migrants arrivent moins sur Lampedusa. Des vedettes spécialement affrétées vont les récupérer à quelques miles des côtes Lybiennes, dans des embarcations de fortune bien incapables de réaliser une traversée. Les migrants actuels savent qu’ils seront récupérés après quelques heures en mer, mais cela n’exclut malheureusement pas le risque météo au large, dans des navires surchargés. Les migrants sont ensuite directement acheminés vers des ports de la Sicile et de l’Italie continentale. Je me garderai bien de donner un caractère politique à mon propos…
Le soir, c’est l’occasion de préparer un couscous de poissons à la façon locale, avec de l’espadon trouvé dans une pescheria. Ma version de cette recette est simplifiée, et l’ajout de piments relève vraiment le goût !
En matinée suivante, on s’attache à réparer les déchirures dans la grand voile. En y regardant de plus près, on trouvera 3 déchirures importantes et 2 déchirures mineures. Il n’y a pas de voilier à Lampedusa, et il n’est pas même possible de trouver une petite pièce de Dacron pour renforcer les coutures. C’est Bérénice qui effectue la couture, que l’on renforcera ensuite avec du Greytape, un adhésif aux propriétés waterproof qu’on a toujours à bord. Il est fort à parier que la grand voile soit hors d’usage en fin de saison. Il faut juste qu’elle tienne bon jusqu’à fin août !
Bérénice répare la grand voile
Nous retournons à l’Isola dei Conigli, pour mouiller par 8m de fond dans l’eau turquoise, et y restons toute la journée. Les autorités des IIes Pelage nous accosteront pour nous enjoindre de ne pas rester pour la nuit dans ce sanctuaire de reproduction de tortues marines. Nous partirons vers 18H30 pour mouiller à la Cala Croce, ou il y a une belle plage de sable fin.
Cala Croce
Nous sommes attentifs à la météo, et voyons une possibilité de partir samedi pour rallier d’abord Linosa, puis Malte. Les différents modèles météo consultés divergent cependant. Il faut savoir que l’île de Linosa ne possède aucun mouillage très protégé, et qu’une fenêtre météo de 48 heures sans perturbation est requise pour prévoir un telle traversée.